Les grands virtuoses ont toujours recherché les meilleurs instruments : Niccolo Paganini jouait un Guarnerius del Gesù, Yehudi Menuhin un Stradivari et un Guarnerius del Gesù, Christian Ferras deux Stradivari, Mstilav Rostropovitch un Stradivari et un Pietro Guarneri, Itzhak Perlman un Stradivari...
On assiste pourtant à une séparation durable entre la possession et le jeu des instruments. Compte tenu d’un déséquilibre structurel entre une offre limitée et une demande croissante (notamment d’Asie), ainsi que d’une “financiarisation” du marché de l’art, le prix des instruments anciens a considérablement augmenté. Les musiciens, et particulièrement les jeunes, n’ont désormais plus les moyens de s’offrir des instruments à la mesure de leur talent, de satisfaire leur exigence artistique et de construire avec sérénité leur carrière.
Un nombre très important d’instruments anciens a quitté l’Europe et est désormais détenu par des fondations étrangères (e.g. Chimei Culture Foundation, Nippon Music Foundation, The Stradivari Society) ou de riches particuliers.